La gestion des téléphones cellulaires…

Depuis le début de mars, il y a une énorme controverse au sujet du téléphone cellulaire dans les écoles suscitée par le texte de Madame Chantale Potvin que vous pouvez lire ici . D’après elle, le ministère de l’Éducation doit passer une loi pour bannir les téléphones cellulaires dans les écoles. D’après moi, c’est une mission impossible. Pourquoi donner un nouveau rôle aux enseignants : celui de policier? Il en a déjà assez sur les épaules : pédagogue, éducateur, guide, conseiller, travailleur social, psychologue et bien souvent parent (allez lire le blogue du professeur masqué au sujet des parents et des cellulaires, ça en vaut la peine)…  Interdire le cellulaire à l’école aurait comme résultat que le pauvre enseignant passerait son temps à chicaner, confisquer et punir plutôt qu’à enseigner. Il faut une meilleure solution.

Quand les téléphones cellulaires ont commencé à faire leur apparition dans mes cours, je me suis demandé comment régler la question. Je ne les utilise pas comme outil pédagogique et les sonneries dérangeaient la classe.

Je me souviens en particulier d’un événement, en Macédonie, où j’enseignais à l’école d’été. Les téléphones sonnaient constamment et les étudiants se levaient brusquement, sortaient de classe pour aller parler à leur interlocuteur. Assez dérangeant merci!

J’ai donc averti les étudiants que le prochain téléphone qui sonnait, c’était moi qui répondais. Un seul apprenant de plus de 40 ans dans ma classe… Devinez quel téléphone a sonné et qui a parlé au père âgé (qui ne comprenait pas l’anglais) pour lui dire que son fils de 40 ans était en classe et qu’il devait rappeler plus tard. Bref, tout le monde a ri, mais le message a été compris. Les téléphones n’ont plus sonné en classe. C’est maintenant ce que je donne comme message dans tous mes cours et en général, cela fonctionne.

En Chine, les téléphones ne sonnent pas en classe. Pourtant, tous les étudiants ont des téléphones cellulaires. La différence : les étudiants chinois, lorsqu’ils sont en classe, veulent tirer avantage de l’expertise du professeur pendant chaque minute. Ils sont attentifs et écoutent, et ils concentrent. Comme étudiants, ils ne veulent pas être dérangés. Ils sont là pour apprendre, pas pour jaser.

La réponse pour régler le problème des téléphones cellulaires : valoriser l’école aux yeux des petits Québécois! Mission impossible?  Est-ce qu’on pourrait passer une loi à ce sujet…

3 réflexions sur “La gestion des téléphones cellulaires…

  1. C’est drôle, mais on fait exactement le même chose!

    J’ai commencé à le faire dans un cours d’été que je donnais entre 16h et 19h. La mère d’une jeune fille téléphonait chaque fois autour de 17h15 pour savoir si ça fille allait venir manger… J’avais averti les étudiants de fermer les sonneries, mais ils ne me prenaient pas au sérieux. J’ai donc « trainé » dans le coin dudit téléphone et attrapé ce dernier avant sa propriétaire. Imagine la tête de la jeune fille quand j’ai dit à sa mère qu’elle ne viendrait plus souper les mardi et jeudi parce qu’elle avait trouvé un meilleur endroit juste avant de raccrocher sans lui donner plus d’explications…

  2. Un peu gêné d’être cité chez vous…

    Dans les faits, comme je le mentionne dans mon billet, chaque école est libre d’adopter un règlement sur le cellulaire. Le problème quand on confisque un appareil, c’est la réaction de certains parents…

  3. Patrick, bien contente de voir que notre stratégie commune fonctionne. Par contre, tu sembles avoir davantage le sens de la répartie! 🙂

    Monsieur le prof masqué, vous ne devriez avoir aucune gêne à être cité chez moi. Au contraire, j’aime bien vos billets! Je pense que, dans le billet dont il est question ici, vous donnez l’heure juste au sujet de la réaction de certains parents.

Répondre à Patrick Giroux Annuler la réponse.